Ressources et outils
Esopa mobilise l’art et la culture comme leviers de développement du territoire et des politiques publiques
Comment porter un autre regard sur autrui, le territoire, les habitudes ? Comment tisser de nouveaux liens ? Comment créer et partager une même vision sur le passé, le présent, et des futurs désirables ?
Esopa travaille sur le renouvellement des manières dont on conçoit les politiques publiques à travers une approche culturelle. Par conception, nous entendons la définition d’une vision partagée et d’un plan d’action.
Pour trouver des réponses plus justes, plus écologiques et plus douces aux défis d’aujourd’hui et de demain, Esopa travaille à outiller le dialogue entre les citoyens et l’expertise d’usage, le politique et les experts techniques.
« La culture », de quoi parlons-nous ?
La culture est ce qui fait société, ce qui fait référence et fait sens au sein d’un groupe déterminé (cela peut être à l’échelle d’un micro-territoire, d’une institution, d’un pays, d’une région, etc…). Notre vision de la culture est donc large. Nous revendiquons une approche anthropologique de la culture (et non une vision élitiste) dans la lignée des droits culturels. Ce sont des manières de faire, des références, des visions, des symboles, des savoirs et savoirs-faire qui relient des personnes et leur environnement. Pour nous, la culture est créatrice de liens et de communs, tout en garantissant l’expression de toutes les diversités.
Dans l’artistique, nous recherchons la capacité à mobiliser l’imaginaire et le sensible, l’aptitude à faire «un pas de côté», à regarder autrement. L’artistique doit permettre de faire vivre une expérience transformatrice. Il nous aide à imaginer le monde tel qu’il est ou tel qu’il pourrait être, il peut nous aider à augmenter notre sensibilité, à nous détacher de « ce que l’on a toujours connu ou vu ainsi ».
Pour nous, toutes les disciplines artistiques peuvent être mobilisées – d’ailleurs, lorsque l’on dit « artistes » on pense « créateurs / créatifs » au sens large : conteurs, comédiens de l’espace public, circassiens, graphistes, mais aussi, designers , cuisiniers, paysagistes, pépiniéristes, architectes, boulangers, etc…
Nos modalités d’action : comment travaillons-nous ?
Notre équipe oriente son travail selon plusieurs partis-pris :
- Créer des projets sur-mesure avec et pour un territoire
Il s’agit de travailler en dialogue et en cohérence avec un contexte, aussi bien physique (le bâti par exemple), que symbolique (les représentations par exemple) pour apporter des solutions aux problématiques rencontrées sur le territoire. Nous encourageons des démarches artistiques et culturelles (Voir les écrits de Christophe Blandin Estournet, directeur de l’Agora, Scène nationale d’Evry), c’est-à-dire construites par et pour le territoire. - Interroger le sens et faire vocabulaire commun
Pour mener une aventure collective, il est primordial de commencer par s’assurer que l’on parle bien de la même chose. Il faut donc chercher à explorer ce qu’il y a derrière les mots, derrière les jargons et les mots valises. Dans les projets que nous accompagnons, nous portons une attention forte au sens en prenant le temps d’interroger collectivement les valeurs, le vocabulaire employé, les effets produits, mais aussi en cherchant à valoriser et laisser s’exprimer les controverses. - Valoriser l’expertise et les savoirs de chacun
Si on veut relever le défi de faire dialoguer les acteurs dans toute leur diversité, il faut parvenir à faire se parler des mondes qui se connaissent mal et se côtoient peu. Nous travaillons à créer des espaces de dialogue qui respectent les expertises de chacun : expertise académique, politique, professionnelle, citoyenne et d’usage. - Affirmer un droit à l’erreur et à l’expérimentation
Il faut s’autoriser à rater : la démocratie locale ne se fera pas en un jour ! À l’ère de la communication, une pression néfaste est trop souvent mise sur les expériences. Il est important d’accueillir les échecs pour les interroger collectivement afin d’en tirer des enseignements. Peut-être est-il vertueux de s’autoriser à travailler à capot ouvert, à partager, de façon humble, les difficultés des différentes parties pour se donner les moyens d’essayer de faire un peu mieux à chaque fois. - Le renouvellement des imaginaires
Tout ce paradigme impacte les représentations. Si l’on veut innover, il faut s’autoriser collectivement à « penser autrement » pour ouvrir de nouveaux horizons. Nous explorons des approches sensibles et ludiques permettant de faire un pas de côté pour sortir des cadres tacites et les questionner. - Partir d’un diagnostic des besoins et des envies avec les acteurs concernés en les rencontrant et en travaillant à partir de leur contexte et de leurs attentes. Nous repérons les potentiels pour s’appuyer dessus et les valoriser, mais aussi les freins pour ne pas mettre l’énergie au mauvais endroit.
- Travailler en transversalité
Les projets que nous développons mobilisent généralement différents services d’une même collectivité (ex : culture, voirie, espaces verts, jeunesse) mais aussi des intervenants extérieurs, le plus souvent des artistes. Nous accompagnons la co-conception des projets, en facilitant le dialogue entre artistes, agents, acteurs de terrain. - Valoriser l’existant
Les territoires regorgent de ressources et compétences spécifiques. Nous cherchons à repérer (parfois divulguer) et mettre en réseau des besoins, envies, potentiels et ressources déjà disposés. - Autonomiser
L’objectif est toujours d’autonomiser les acteurs (par la création d’outils, par la transmission et la formation pour faire monter en compétence, par la validation d’un portage de la structure etc…).
Esopa productions est membre fondateur du mouvement de l’urbanisme culturel.
Notre équipe a contribué à la rédaction du livret « Repères de l’urbanisme culturel » consultable par ici .
Le 19 décembre 2023, jour de la Saint Urbain, les membres fondateurs* du Mouvement de l’urbanisme culturel se sont réunis, en marge de la ZAT de Montpellier, pour se constituer en association loi 1901. Ces responsables d’associations, d’entreprises et de coopératives, urbanistes, artistes et citoyen·es se reconnaissent dans des pratiques qui contribuent à la transformation des territoires en vue de leur meilleure habitabilité, appelées urbanisme culturel. S’appuyant sur des interventions artistiques et culturelles situées et s’inscrivant dans les enjeux contemporains des transitions, l’urbanisme culturel crée les conditions de la capacité à agir pour toutes les parties prenantes et influe sur les modes opératoires de la fabrique territoriale.
Né des réflexions de l’Académie de l’urbanisme culturel initiée en 2018 par le POLAU – arts & urbanisme (Tours), le Mouvement de l’urbanisme culturel structure cette dynamique collective dans un nouveau rayonnement national.
Le Mouvement de l’urbanisme culturel a pour objet de :
- Représenter les praticien·es de l’urbanisme culturel :
• Rendre visible ces pratiques par la valorisation et le plaidoyer auprès des partenaires publics et privés ;
• Structurer et développer un champ professionnel avec l’organisation de rencontres, de temps de recherche-action, de colloques, de publications, d’expositions, de communication et de sensibilisation ;
• Travailler en lien avec les autres champs professionnels et réseaux qui visent à une meilleure habitabilité de nos territoires.
Impulsé par ses membres fondateurs, le Mouvement de l’urbanisme culturel souhaite s’ouvrir rapidement à d’autres praticiens qui se reconnaissent dans ces modes de faire et d’agir.
* Fondateurs du Mouvement de l’urbanisme culturel :
– Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine, Au bout du plongeoir : Fabienne Quéméneur. Thorigné-Fouillard > co-présidente
– Compagnie Mycélium : Gabriel Soulard. Alençon
– Compagnie Tangible : Edwine Fournier. Arcueil
– Cuesta : Alexandra Cohen. Paris & Agathe Ottavi. Rennes > co-présidente
– Des ricochets sur les pavés : Judith Frydman. Arcueil
– Esopa Productions : Christine Milleron. Paris
– Mondes communs : Fanny Broyelle. Nantes > co-présidente
– Playtime : Antoine Cochain. Rennes > co-président
– POLAU – arts & urbanisme : Maud Le Floc’h > co-présidente, Jean Cabaret & Amandine Le Corre.
– Stefan Shankland. Artiste plasticien et enseignant. Ivry-sur-Seine
– Villes in Vivo : Pascal Le Brun-Cordier (directeur artistique des ZAT – Zones Artistiques Temporaires Montpellier) Paris
Dans le cadre du programme Territoires en commun, nous avons été missionnées avec nos collègues de la coopérative Cuesta, par l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires (ANCT) pour outiller quatre villes dans la mise en place de démarches participatives afin de repenser leurs politiques culturelles tout en prenant en compte les problématiques singulières de chaque territoire. Pendant près de deux ans, nous avons arpenté les quartiers de Mantes-la-Jolie et Bourges pendant que nos complices s’intéressaient aux contextes des villes de Niort et Guichen Pont-Réan.
Dans nos bagages figurent une grande envie de partager une vision transversale de la culture aux autres politiques publiques, de reterritorialiser les politiques culturelles et de mobiliser les droits culturels… tout en veillant à ne pas jeter par-dessus bord soixante ans de politique et professionnalisation culturelles !
A l’issue de cette aventure inter-territoriale nous avons ressenti le besoin de partager quelques témoignages et réflexions sous la forme d’une boussole citoyenne et d’un guide pratique.
Vous pouvez consulter ce guide sur le lien suivant : https://drive.google.com/file/d/1uo8NatdfbKCMSunvUDm7lzmU5pfTJ4QM/view?usp=sharing
Le programme de recherche-action « Places et placettes » vise à accompagner Nantes Métropole dans la redéfinition d’une fabrique de l’espace public centrée autour des usages, à travers deux grandes questions : comment fonder cette fabrique sur une vision et une ambition politique claires et partagées ? comment renouveler la conduite de projet technique pour intégrer les usages au cœur du processus, de façon transversale et évolutive ?
Au-delà d’une réflexion globale intégrant élus et techniciens, dix places et placettes ont été choisies sur le territoire de la Métropole, pour expérimenter de nouveaux modes de « faire projet », en intégrant les problématiques propres à chaque site (transformation spatiale, jeux d’acteurs, animation, désirs et besoins, temporalités, conflits d’usages, partage de l’espace, gestion et entretien etc.).
Esopa productions, l’agence d’urbanisme Monono et Antoine Fleury, géographe au CNRS ont élaboré en mai 2021, un programme d’expérimentation avec élus, techniciens et usagers autour de 10 places et placettes pour Nantes Métropole.
Un Abécédaire a été créé par l’équipe dans le cadre de ce projet pour accompagner la réflexion autour des places et en définir des contours, des caractéristiques, des enjeux et décaler les imaginaires.
Vous pouvez consulter l’Abécédaire sur le lien suivant : https://drive.google.com/file/d/1SxuxSUdeQrRtFBTdXjicP5kyFTX1JKAZ/view?usp=sharing